Marché immobilier : la revanche des villes cathédrales ?

On les appelle les villes cathédrales, ce sont le plus souvent des agglomérations de taille moyenne en province et elles ne figurent pas dans les radars des zones tendues du ministère du Logement. Mais avec la crise sanitaire et l’attrait des Franciliens pour le verdissement de la pierre, elles pourraient bien voir leur marché immobilier décoller !

La crise sanitaire rebat les cartes

C’est l’heure de la grande remise en question. Le confinement a assigné à résidence bon nombre de Français, et les urbains – si attachés aux sorties et aux facilités offertes par les grandes métropoles – ont eu le temps de constater ce qui leur manque dans leur appartement de centre-ville. Des mètres carrés, en raison de prix qui se sont envolés ces dernières années (+27,6% en 10 ans dans les dix plus grandes villes de l’Hexagone d’après MeilleursAgents). Un extérieur aussi. Et cela, les villes cathédrales en ont à revendre ! Pour André Yché, président du directeur de CDC Habitat cité par le Journal du Dimanche, la crise sanitaire est « Une chance inespérée de revitalisation des villes moyennes »D’autant plus dans un contexte de taux bas du crédit immobilier qui favorise l’accession.

Des secteurs paisibles

Notre décompte dans un rayon de moins de 2 heures autour de la région parisienne a permis d’en recenser une quinzaine. D’Auxerre à Rouen, du Mans à Laon, c’est tout un réseau de villes moyennes qui vivent paisiblement aux portes de l’Île-de-France. Ici, pas de métro et quelques rares tramways comme au Mans, à Rouen ou à Reims. Peu de sièges sociaux de grandes entreprises ou d’usines imposantes, bien que chacune de ces agglomérations possède son tissu économique (Procter & Gamble à Amiens, les magasins d’usines à Troyes, les maisons de champagne à Reims, etc.). Mais une qualité de vie préservée, une proximité avec la capitale… et un parc immobilier vert et abordable !

Le télétravail pour accélérer l’exode

Les Français ayant expérimenté le télétravail durant le confinement – le quart des actifs d’après un sondage Odoxa – se posent la question de l’intérêt de vivre « entassés » dans les grandes agglomérations alors qu’il est possible d’avoir une activité à distance. Cette option est en effet viable pour quatre emplois sur dix d’après le ministère du Travail, et la crise sanitaire – en accélérant le déploiement du télétravail – a sans doute accéléré son acceptation auprès des dirigeants et des managers. Alors pourquoi ne pas privilégier le cadre de vie bucolique d’une ville moyenne de province tout en restant à la portée de Paris pour des déplacements ponctuels ?

Des tarifs divisés par trois ou quatre dans l’ancien

Une heure et quart ou mains depuis Amiens, Beauvais, Chartres, Sens, Soissons, Evreux, Le Mans (en TGV) ou Noyon ; à peine plus depuis Laon et Troyes (1h30) ou encore Châlons-en-Champagne et Rouen (1h40), et même moins de trois quarts d’heure en TGV depuis Reims et moins d’une demi-heure depuis Meaux via le Transilien. Le rail est un atout de poids en faveur d’une délocalisation dans une ville cathédrale. Leur patrimoine historique et naturel agit sur le coup de coeur, et le prix d’un vaste loft ou d’une maison avec terrain fait le reste ! Alors que le tarif pour maison dans le Grand Paris se situe en moyenne à près de 6 000€/m², il ne dépasse pas 1 500€/m2 à Laon, Noyon et Soissons en Picardie, et il reste sous les 2 000€/m² à Auxerre et Sens dans l’Yonne, ou encore à Châlons-en-Champagne, à Evreux ou au Mans. De quoi voir plus grand et plus vert pour son avenir post-confinement, à l’ombre d’une cathédrale et sous une véranda avec vue sur le jardin !

Ils nous ont déjà fait confiance