Crédit immobilier : des taux aussi bas qu’en 2016 !

Déjà très bas, les taux d’intérêt des crédits immobiliers aux particuliers ont encore baissé en avril 2019. Les planchers historiques sont battus sur 15, 20 et 25 ans mais les montants des acquisitions sont aussi à la hausse.

C’est, depuis le début de l’année, devenu une (bonne) habitude : les banques françaises ont à nouveau nettement baissé en avril les taux d’intérêt des prêts immobiliers. Pour le 11ème mois consécutif, ils sont même inférieurs au rythme de l’inflation, confirmant une situation inédite depuis 1974. S’établissant à 1,35 % en moyenne (toutes durées confondues et hors assurance), ils ont presque rejoint leur minimum historique de novembre 2016 (1,33 %).

Tout près du record

Ce record global de fin 2016 n’est donc pas encore battu. Mais lorsqu’on regarde durée par durée, les taux n’ont jamais été aussi bas : 1,09% sur 15 ans (contre 1,15% en novembre 2016), 1,27% sur 20 ans (contre 1,37%) et 1,49% sur 25 ans (contre 1,63%). Comment expliquer ce paradoxe ? En réalité, les taux sont extrêmement bas, mais les Français empruntent sur des durées de plus en plus longues. Mécaniquement, plus on emprunte sur des durées longues, plus les taux moyens sont élevés. Ce qui explique que le record toutes durées confondues n’est pas encore battu.

Cela étant, « jamais par le passé l’accès aux crédits immobiliers n’aura été rendu aussi facile par les établissements bancaires« , résume dans un communiqué l’observatoire Crédit Logement/CSA. Cette configuration exceptionnelle des taux s’accompagne de plus d’une nouvelle diminution de l’apport personnel exigé (- 10,1 % pour les 4 premiers mois de 2019) et du maintien à niveau élevé de la durée des crédits accordés. En avril 2019, la durée moyenne des prêts accordés s’est ainsi élevée à 227 mois (soit un peu moins de 19 ans), contre 228 mois en mars 2019 (19 ans).

Un niveau d’investissement toujours élevé

Néanmoins, les prix immobiliers étant globalement en hausse, le coût des acquisitions réalisées par les ménages augmente toujours rapidement (+ 3 % pour les 4 premiers mois de 2019, en glissement annuel). Le coût relatif de leurs opérations immobilières reste donc sur les niveaux les plus élevés constatés jusqu’alors, à 4,4 années de revenus en avril 2019 (contre 4,5 un an plus tôt).

En effet, les revenus des emprunteurs n’augmentent que doucement depuis le début d’année (+ 1 % en glissement annuel), bien en dessous de la hausse du coût des investissements immobiliers. Avec la détérioration des dispositifs publics (PTZ, Pinel…), les projets des ménages jeunes ou modestes, souvent faiblement dotés en apport personnel deviennent plus difficiles à financer.

Le crédit immobilier est ainsi entré l’an dernier dans une situation inédite à plusieurs égards en France. Ses encours totaux ont notamment atteint un niveau sans précédent à plus de 1.000 milliards d’euros, selon les données de la Banque de France.

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