S’offrir une maison de vacances au soleil, un projet réaliste ?

Posséder une résidence secondaire est une tradition très française. A raison : quoi de mieux que d’avoir un « chez-soi » pour se ressourcer ! Faut-il profiter des taux bas pour investir dans une maison de vacances d’été ?

Après une période délicate dans le sillage de la crise de 2008 et l’apparition de nouveaux comportements, plus nomades, encouragés par les plateformes de location saisonnière, le marché de la résidence secondaire se porte un peu mieux depuis trois ans. Le très bas niveau des taux de crédit immobilier depuis 2016 lui a apporté un soutien décisif et autorise les acheteurs à passer à l’acte. Près de 10% des Français possèdent une résidence secondaire dont le parc de trois millions qui représente 10% des logements est éparpillé sur tout le territoire de façon très disparate. La Corse est la région où le taux est le plus élevé, avec 90.000 résidences secondaires, soit 37% du parc local, devant la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (17%) et l’Occitanie (15%).

L’engouement retrouvé des Français pour la maison de vacances s’explique aisément. Être chez soi, c’est la garantie de vacances confortables, à son rythme et sans mauvaise surprise. On y va quand on veut, comme on veut, sans contrainte : du week-end de trois jours aux deux mois d’été, voire plus pour les plus chanceux. Cette liberté de choix, de durée est un vrai luxe apprécié par beaucoup. Lieu de rassemblement familial privilégié dès le retour des beaux jours, l’achat d’une résidence secondaire permet en même temps de se construire au fil de l’eau un patrimoine facilement transmissible puis de se transformer en résidence principale au moment de la retraite.

Des prix encore sages

En dehors de quelques destinations balnéaires huppées, où les investisseurs étrangers commencent à revenir, les prix restent stables en moyenne nationale sur dix ans, avec d’importantes disparités selon les zones. La campagne n’a plus le même attrait, surtout auprès des nouvelles générations. Aucun signe de reprise à signaler dans les zones rurales.

Au contraire du littoral atlantique ou méditerranéen. Les transactions se sont réveillées dans le Sud-Est, mais sans hausse de prix spectaculaire, sauf pour certains biens d’exception à Saint-Tropez, Antibes et Saint-Jean-Cap-Ferrat. Sur dix ans, les prix en Provence-Alpes-Côte d’Azur sont stables en moyenne. Même constat à l’Ouest : les ventes de résidences secondaires y ont augmenté de près de 50% en 2018 par rapport à celles de 2014. Elles représentent désormais 13% des logements bretons, et 60% dans certaines stations balnéaires recherchées. Le prix des maisons anciennes a augmenté de 1 à 3% sur un an dans les départements du nord de la Bretagne et de la Loire-Atlantique. Sur dix ans, les prix sont toujours en léger recul dans tous les départements de la façade Atlantique.

Hausse des coûts fixes et d’entretien

C’est le point à ne pas sous-estimer. Aux frais d’acquisition vont venir s’ajouter des charges annuelles pérennes dont notamment la taxe foncière et la taxe d’habitation qui sera maintenue pour les résidences secondaires et devient une ressource directe convoitée pour les communes. La liste des autres postes budgétaires est similaire à ceux d’une résidence principale : frais de fonctionnement (chauffage, électricité, eau, téléphonie…), entretien du bâti, assurance, … Au total, les professionnels estiment le coût annuel d’une résidence secondaire entre 1 et 3 % de sa valeur (1 % pour une maison simple, 3 % pour une propriété avec parc et piscine).

Et impossible de bénéficier, au titre de résidence secondaire, d’un crédit d’impôt pour les dépenses d’équipement du logement en cas de remplacement de chaudière ou d’installation de panneaux solaires sur la toiture. Pour réduire la facture, une part de plus en plus importante de propriétaires met en location son bien une partie de l’année. Les biens anciens situés près de la mer se louent sans grande difficulté et presque aussi cher que les constructions neuves.

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