Prix de l’immobilier : l’effondrement n’est pas pour maintenant

Si la crise sanitaire réduit drastiquement l’activité du marché immobilier, les professionnels se refusent à croire à une baisse des prix massive et durable. Les secteurs les plus attractifs hier le seront encore demain !

« Une période de non-marché »

Est-ce l’effet du confinement ou du souvenir de la crise économique 2008, toujours est-il que de nombreux particuliers s’inquiètent quant aux effets sur l’activité et les prix de l’immobilier à court et moyen terme. Et difficile de leur donner tort : les transactions ont chuté en mars et vont connaître le même sort en avril, brisant une dynamique dans le sillage d’une année 2019 à plus d’un million de signatures d’actes de vente chez les notaires. De l’aveu même du président de la Fnaim Jean-Marc Torrollion dans les colonnes de Capital, « Nous sommes dans une période de non-marché ».
Le coronavirus gèle les transactions mais il n’entraîne pas encore de vague d’annulations autour des promesses de vente en cours, et la continuité de service dans les banques et chez les courtiers concernant le financement devrait permettre à la majorité des projets en cours d’arriver à leur terme. Avec du retard certes en raison de l’allongement des délais lié au ralentissement que provoque la situation actuelle, mais avec un crédit immobilier et une signature définitive sauf pour les profils les plus impactés par cette crise sanitaire et économique.

L’activité se maintient

L’activité se poursuit donc bon gré mal gré, avec une fréquentation des sites d’annonces en recul de 25% d’après Jean-Marc Torrollion et de nouveaux mandats divisés par dix d’après le réseau Laforêt. Mais qu’adviendra-t-il des prix ? Le président de la Fnaim ne croit pas à l’éclatement d’une bulle immobilière car il ne souscrit pas à son existence. Il distingue en effet les grandes agglomérations – là où les prix ont progressé – des communes rurales où ils ont stagné ces dernières années. Selon M. Torrollion, les premières devraient bénéficier d’une reprise plus rapide, les secondes n’ont pas de raison d’être impactées car la conjoncture était déjà sur une pente davantage descendante qu’ascendante. « Nous avons rarement vu une surabondance d’offres par rapport à la demande » soutient-il à Capital. Et le président de la Fédération nationale de l’immobilier de livrer ses conseils : ne rien changer pour les vendeurs, adopter une attitude attentiste pour les acquéreurs.
Thomas Abinal de Monetivia prédit une baisse des prix à court terme dans Le Dauphiné Libéré car « L’achat immobilier demande de la confiance et de la visibilité sur ses revenus futurs ». Mais pas de quoi en tirer des enseignements au-delà des prochains mois. « Le marché immobilier ne s’est pas arrêté parce qu’il dysfonctionnait » ajoute Yann Jéhanno, le président du réseau d’agences Laforêt. « Même s’il y a moins d’acquéreurs, nous serons encore sur un marché avec une forte compétition entre acheteurs. »

Ils nous ont déjà fait confiance