Passoires thermiques : opportunités ou contraintes ?

Alors que le gouvernement souhaite accélérer la rénovation du parc immobilier avec de nouvelles aides, plusieurs études révèlent que les interrogations sont toujours nombreuses. Pour les Français, le besoin d’être accompagné pour sa rénovation énergétique devient plus que jamais une nécessité.

Vendre ou entreprendre des travaux de rénovation ?

Malgré la pression grandissante à la rénovation des logements, il demeure complexe de savoir s’il vaut mieux vendre ou rénover un logement énergivore. Les propriétaires bailleurs se retrouvent pris en étau et contraints de rénover leur logement énergivore pour le mettre en location. Sur le terrain, le parc résidentiel ancien est d’ailleurs fortement impacté. Alors, comment s’y retrouver ?

Même si les Français ont pris conscience de l’importance de la rénovation énergétique, il reste compliqué de se lancer dans des travaux conséquents et de respecter le calendrier imposé. D’autant que les copropriétés sont parfois lourdement dégradées et que l’ampleur de la décarbonation des logements peut paraître immense.

Près d’un logement francilien sur deux bientôt interdit à la location

Si l’intérêt de la transition énergétique ne fait pas débat, sur le terrain la question soulève de nombreuses questions. En effet, la tâche est loin d’être une mince affaire et plusieurs millions de logements en France sont concernés. Pour rappel, depuis janvier 2023, les logements classés G+ sont interdits à la location seulement pour les nouveaux baux. En d’autres termes, il s’agit des biens considérés comme non décents, dont le seuil de consommation énergétique établi par le diagnostic de performance énergétique (DPE) est égal ou supérieur à 450 kWh/m2/an en énergie finale.

Par la suite, la loi Climat vise à interdire l’ensemble des passoires thermiques en 2025 pour les logements classés G, puis les F en 2028 et enfin ceux classés E, à horizon 2034. Ainsi, en Île-de-France on compte 2,3 millions de résidences principales classées énergivores, selon une étude de l’Institut Paris, soit 45 % du parc francilien. Ainsi, à terme, sans travaux de rénovation énergétique, près d’un logement francilien sur deux ne pourra pas être mis à la location.

MaPrimeRénov’ pour financer les travaux de rénovation

Les changements successifs et le manque de visibilité ne facilitent pas la décision des bailleurs quant au fait de vendre ou de rénover leur logement énergivore. La preuve en chiffres, puisque selon une étude réalisée par Foncia, près de 7 bailleurs sur 10 souhaitent être certains de pouvoir louer leur bien après avoir entrepris des travaux de rénovation.

L’État a renforcé les aides puisque depuis le 1er février, le dispositif MaPrimeRénov’ a été rehaussé. La prime est ainsi passée de 7 000 à 10 000 euros pour les ménages aux ressources intermédiaires. Quant à MaPrimeRénov’Sérénité destinée aux ménages modestes, les plafonds de travaux finançables ont été revalorisés à 35 000 euros, contre 30 000 euros auparavant.

Si les outils incitatifs sont indispensables à la rénovation du parc immobilier français, certains professionnels de l’immobilier réclament davantage de flexibilité en termes de calendrier. En effet, comme l’explique Loïc Cantin, président de la Fnaim, le calendrier de la copropriété ne répond pas aux mêmes contraintes que le calendrier politique. Il ajoute, par ailleurs, que la rénovation énergétique doit répondre à un projet de plan pluriannuel de travaux qui passe par la nécessité de trouver des entreprises.

Enfin, le volet information reste la clé de voûte de tout projet de rénovation. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’accompagnement d’un professionnel est indispensable. Cela est favorisé par le dispositif Mon Accompagnateur Rénov’ mis en place depuis le 1er janvier.

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