L’immobilier de luxe : le très haut de gamme ne connaît pas la crise

Alors que le marché immobilier est confronté à un ralentissement des prix et des difficultés de financement, le segment du luxe, lui, est au beau fixe. Le marché du très haut de gamme poursuit son ascension.

Le segment du luxe affiche des records

Si la pression inflationniste avec la hausse des taux d’intérêt pèse sur l’entrée de gamme, ce n’est pas le cas du très haut de gamme. Le marché immobilier de prestige résiste à la conjoncture économique et à la hausse du coût du crédit, et c’est particulièrement vrai pour l’ultraluxe. En effet, l’augmentation des taux d’intérêt segmente le marché et n’a d’impact que sur les biens entre 1 à 3 millions d’euros, soit l’entrée de gamme du secteur. Sous l’effet de la hausse du coût de l’emprunt de l’ordre de 5 à 10 % du prix du bien acheté, « 5 % des promesses de vente ne se sont pas concrétisées », indique Richard Tzipine, directeur général de Barnes.

En revanche, du côté des très gros patrimoines, aucune perturbation à l’horizon. Les ventes et les prix se maintiennent à des niveaux élevés grâce notamment au retour de la clientèle étrangère. Les produits très haut de gamme se vendent sans difficulté « pour des prix allant de 20 000 à 40 000 euros le mètre carré », souligne Patrice Besse, président du groupe immobilier éponyme.

Le marché du luxe parisien tient le haut du pavé

Depuis l’été 2022, les acheteurs étrangers reviennent sur le marché, Américains en tête, suivis de près par les Européens. « Plus on monte en gamme, plus le nombre d’acheteurs étrangers est élevé », confie Nicolas Pettex-Muffat, ex-directeur général du groupe Daniel Féau-Belles Demeures de France. Il indique d’ailleurs que « Paris est devenu, depuis le Brexit, la ville européenne de référence pour les Américains ».

Patrice Besse tempère en indiquant que la demande vient également d’une clientèle française fortunée qui investit dans l’immobilier, une valeur refuge. Une analyse que confirme Franck Sylvaire, directeur de Paris Ouest Sotheby’s International Realty, en précisant que les acheteurs de ces biens d’exception sont les principales fortunes françaises, mais aussi les Family offices, des sportifs de haut niveau ou des chefs d’entreprise. La capitale dispose, en effet, de nombreux atouts aux yeux des étrangers les plus fortunés :

  •  romantique avec un art de vivre, un patrimoine culturel apprécié et reconnu ;
  •  dynamique avec de nombreuses universités, de grandes écoles, etc.

Paris redevient à la mode, selon l’enquête annuelle Barnes 2022, et offre un marché immobilier rassurant et sécurisant.

Des biens qui se font rares

Avec un prix moyen du mètre carré parisien qui s’élève à plus de 10 000 euros, les vingt arrondissements de la capitale sont concernés par l’immobilier de luxe, selon Barnes. Toutefois, la définition de l’immobilier de luxe diffère d’une agence à une autre. Nicolas Pettex-Muffat, précise qu’un bien appartient au marché haut de gamme dès lors que son prix dépasse de 50 % le prix par mètre carré moyen dans l’arrondissement. Un constat partagé par Franck Sylvaire qui ajoute que l’immobilier d’exception concerne les biens à partir de 5 millions d’euros avec des caractéristiques telles que :

  •  un emplacement privilégié, une vue d’exception ;
  •  de belles prestations réalisées avec des matériaux de qualité.

Reste que le souci principal de l’immobilier de l’ultraluxe réside dans le manque de stock. Dans un marché très concurrentiel, l’offre est faible et les agences comptent sur leur réputation et leur professionnalisme pour attirer et fidéliser les clients fortunés.

Ils nous ont déjà fait confiance