Les taux bas de l’été vont le rester jusqu’à la rentrée

La dernière note de conjoncture immobilière du Crédit Agricole confirme le scénario consensuel d’un atterrissage en douceur du marché résidentiel français cette année et ne prévoit aucune surchauffe pour les taux cet été.

Le marché du logement ancien a connu en 2017 un record historique en termes de volume de ventes qui s’est accompagné d’une hausse progressive des prix de vente tout au long de l’année. Dans l’ancien, le nombre de transactions a atteint 968 000 ventes, soit +15% sur un an et record absolu en niveau. Deux raisons principales expliquaient cette forte activité : des taux de prêt habitat très bas et des dispositifs publics de soutien au logement neuf comme le PTZ (prêt à taux zéro), renforcé en 2016, très utilisé par les primo-accédants et les ménages modestes et le Pinel pour l’investissement locatif, qui accorde une réduction fiscale, étalée sur six, neuf ou douze ans.

Le marché immobilier reste encore très dynamique en 2018, avec un nombre élevé d’acheteurs qui se décident vite et de vendeurs. Néanmoins, on ne peut pas parler de surchauffe pour autant. D’après les analyses des notaires, la vitesse de rotation du parc de logements est un peu inférieure à celle du boom des années 2000. Et la durée de détention des logements s’accroît régulièrement, 10 ans environ en 2017, contre 7 ans en 2006.

Un marché légèrement moins dynamique

Les premiers mois de l’année 2018 montrent même des signes de tassement malgré l’amélioration du contexte économique : léger recul du cumul annuel de ventes dans l’ancien, repli des ventes de maisons individuelles dans le neuf, léger freinage de l’encours de crédit immobilier, +5,8% en février après +6,2% en décembre, baisse de 9,5% sur un an en janvier-février de la production de prêts (hors rachats et renégociations). L’arrêt de l’APL accession et le recentrage du PTZ sur des zones tendues exclusivement, avec des montants de prêts moins élevés ont indiscutablement joué en défaveur des jeunes acquéreurs.

Aucune hausse significative prévue pour les taux

Avec la hausse des taux OAT 10 ans (indicateur de référence pour les conditions des crédits immobiliers), les taux de crédit qui sont extrêmement bas (1,20% sur 15 ans et 1,35% sur 20 ans hors assurance, source acecredit.fr) commencent à remonter, mais très graduellement. Les spécialistes du financement estiment même que cette hausse ne serait pas répercutée entièrement sur les taux accordés, en raison de la forte concurrence entre les banques et du retard pris par certains établissements dans leurs objectifs commerciaux.

Ils prévoient ainsi des taux inférieurs à 2% jusqu’à la fin de l’année, même pour des durées longues. Ce qui est donc une bonne nouvelle pour les emprunteurs Ces taux vont permettent aux acquéreurs potentiels de financer leur achat et d’absorber en partie la hausse des prix de vente qui résulte d’une forte demande pour une offre peu abondante.

Ils nous ont déjà fait confiance