Les maisons individuelles en (petite) forme

Les ventes de maisons françaises, qui souffrent depuis deux ans de réduction d’aides publiques à l’achat de logements, se sont nettement redressées ces derniers mois, ont annoncé les Constructeurs et Aménageurs (LCA) qui ne tablent pas pour autant sur une amélioration pérenne.

Mieux qu’en 2018, mais…

« Après une année 2018 marquée par une profonde remise en cause des aides au logement neuf, le marché de la maison neuve en secteur diffus s’est ressaisi », constate dans un communiqué LCA, principale fédération du secteur. Selon une étude régulièrement effectuée par le cabinet Caron pour LCA, organisation regroupant un gros millier d’entreprises et liée à la Fédération française du bâtiment (FFB), les ventes de maisons ont, entre mai et juillet, rebondi de plus de 11% par rapport à un an plus tôt. Sur l’ensemble de 2019, elle s’attend à une hausse comprise entre 2% et 5%. Ces chiffres, qui extrapolent une enquête auprès d’environ 300 constructeurs, s’entendent pour le « secteur diffus », qui concerne les maisons vendues hors programme immobilier plus large. Le marché reste toutefois convalescent avec 123 100 ventes en cumul annuel sur 12 mois, de juillet à juillet, inférieur à la moyenne annuelle des années 2007-2018 établie à 126 884 unités.

Par contraste, la maison individuelle en secteur groupé, qui ne représente qu’une petite part du marché des maisons, subit en ce début d’année le même coup dur que le secteur diffus en 2018, avec une chute vertigineuse de 33,2 % des mises en vente entre avril et juin 2019, par rapport au deuxième trimestre de l’année dernière. Constat similaire pour les logements collectifs. Sur le premier semestre, les mises en vente fléchissent de 20,8 % par rapport au début d’année dernière.

Profiter des aides avant leur disparition

Selon LCA-FFB , ce net rebond des ventes de maisons individuelles s’explique en partie par les conditions historiquement favorables du crédit immobilier, qui soutiennent la demande en général et surtout par l’effet d’aubaine avant une nouvelle réduction du prêt à taux zéro (PTZ), qui devrait être supprimé pour les logements neufs dans certaines zones l’an prochain.

En conséquence de quoi, les constructeurs du syndicat LCA-FFB plaident en faveur de la prolongation du PTZ neuf en zone B2 et C jusqu’en décembre 2021, du rétablissement de l’APL accession et de la mise au point d’un zonage de projet pour l’investissement locatif. « Le rebond du marché de la maison individuelle en diffus lié à des phénomènes conjoncturels ne doit pas masquer un risque de fragilité pour les acquéreurs si les taux venaient à remonter. La suppression du PTZ en zone B1 et C renforcerait cette fragilité et renforcerait les fractures territoriales ainsi que le sentiment d’abandon et de déclassement de bon nombre de nos concitoyens » confirme Grégory Monod, président de LCA-FFB.

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