L’innovation s’invite dans l’immobilier

Le premier sommet de l’innovation dans l’immobilier a eu lieu mardi dernier, impulsé et organisé par l’association Real Estech, présidé par Robin Rivaton, essayiste et co-auteur avec Vincent Pavanello de « L’Immobilier demain – La Real Estech, des rentiers aux entrepreneurs » (Dunod, septembre 2017). Cette initiative nouvelle dans ce secteur a pour objectif de fédérer les acteurs de l’immobilier autour des questions d’innovation et de l’économie digitale. Real Estech rassemble déjà 400 start-ups, qui représentent près de 3 500 emplois.

En route vers l’immobilier 2.0

En immobilier aussi, France s’engage bel et bien sur la voie de l’innovation. L’écosystème serait même plutôt particulièrement dynamique, porté par les nouvelles technologies et les nouveaux usages de l’immobilier. Start-uppers, leaders de la construction et autres professionnels du logement se sont donc donnés rendez-vous pour ce premier sommet de l’innovation dans l’immobilier, en présence du secrétaire d’État à la Cohésion des territoires, Julien Denormandie. Pour ce dernier, le discours est clair : « Il faut développer encore plus vite les innovations dans l’immobilier en accompagnant les start-up et les grands groupes qui inventent de nouvelles technologies. Je souhaite d’ailleurs que comme aux États-Unis avec le label Prop Tech, qu’un label Real Estech vienne saluer les meilleures initiatives en matière d’innovation dans l’immobilier. ».

Pour ce faire, le ministère de la Cohésion des territoires compte, en autres, simplifier la vie des entreprises, notamment par une réécriture du code de la Construction. « Il y a beaucoup trop de normes qui sont un frein au développement de nouvelles initiatives. Dans le cadre du projet de loi logement, nous supprimerons du code de la Construction près d’une page sur cinq. Uniquement les textes prescriptifs pour laisser aux entreprises la liberté d’atteindre les objectifs fixés dans la loi par leurs propres moyens. Il ne s’agit en aucun cas de baisser nos standards en matière de confort, de normes environnementales ou d’accessibilité mais de libérer les énergies », souligne Julien Denormandie.

Inventer les services et les emplois de demain

Libérer les énergies pour innover, Robin Rivaton en est tout aussi convaincu. Pour lui, le secteur des professionnels de l’immobilier pêche encore par un manque d’innovation qui nuit à sa productivité. Dans un long entretien accordé au journal Le Point, il constate que « les acteurs en place n’ont pas été suffisamment incités à innover parce que l’immobilier était une myriade de marchés locaux, fragmentés, peu concurrentiels du fait de la lenteur des cycles d’achat. Aujourd’hui, cela est en train de changer avec des consommateurs plus exigeants ».

Capter les données et l’utiliser pour réduire le gaspillage, mieux faire coïncider l’offre et la demande, automatiser des tâches autrefois fortement consommatrices de ressources humaines, tel sont les enjeux à relever par les acteurs du secteur. Rester passif en se disant que les clients nous ont toujours préférés parce que nous avons une antenne au coin de la rue n’est plus suffisant. Selon Robin Rivaton, « l’immobilier, premier contributeur national, a pu être perçu comme une rente. Ces nouveaux acteurs viennent nous prouver qu’au contraire, l’innovation technologique mais aussi organisationnelle ou commerciale va diffuser et répondre aux nouveaux besoins exprimés par les usagers dans le résidentiel, le bureau ou le commercial ».

Ils nous ont déjà fait confiance