L’habitat dans les villes moyennes : logement social et jeunes propriétaires

Selon l’Observatoire de l’habitat 2019, les villes moyennes sont prises en étau entre métropolisation et périurbanisation et pâtissent de cette situation où les constructions neuves sont privilégiées.
 

Co-rédigée par Villes de France, la Banque des territoires, l’Union sociale pour l’habitat et Enedis, la synthèse 2019 de l’Observatoire de l’habitat dresse les dernières tendances du logement dans les villes de 10.000 à 100.000 habitants, soit 900 communes représentant 38% de la population (24,5 millions d’habitants) et 39% des résidences principales de France métropolitaine.

Cette publication met en évidence les dynamiques territoriales des villes de plus de 10 000 habitants en France en matière de logement, en lien avec toutes les données statistiques relatives à la démographie, au profil de la population, aux caractéristiques du parc de logement, à l’évolution de la consommation et de la production d’électricité, et aux dynamiques de construction. A ce titre, elle est un outil indispensable pour guider les politiques locales de l’habitat des 222 communes « Coeur de ville » et des 680 autres, petites et moyennes.

Forte demande de parc locatif social

Premier constat : ces communes n’ont rien à leur envier en ce qui concerne le parc locatif social. « Mieux dotées » en la matière, les villes moyennes consacrent « un peu moins d’un quart » de leur parc global aux logements sociaux. La demande y est aussi plus forte : alors qu’elles représentent 38% de la population, les communes « Villes de France » enregistrent en effet près de 60% de la demande locative sociale en France métropolitaine. Si la précarité liée à l’emploi (chômage et emploi précaire) est au même niveau qu’à l’échelle nationale, le niveau de ressources des demandeurs de logements sociaux est plus faible. D’une manière générale, les ménages ont un niveau de ressources plus faible dans ces villes qu’à l’échelle nationale.

Moins de propriétaires, mais plus de jeunes

Les villes analysées comptent une part de propriétaires très inférieure à celle de la France et à leur intercommunalité. La croissance démographique est légèrement inférieure à la moyenne nationale, du fait du « déficit migratoire illustrant le phénomène de périurbanisation qui touche la France depuis plusieurs années« , explique l’association Villes de France.

Quel que soit le territoire, le vieillissement de la population est général en France. Cependant, il est moins prononcé dans les villes analysées qu’au niveau national et au niveau intercommunal, ce qui fait dire à Villes de France que ses communes « ont besoin d’adapter les logements aux besoins des jeunes ménages« . Les villes moyennes se trouvent ainsi prises en étau entre des métropoles saturées et des territoires de moins de 20.000 habitants, témoins de la « périurbanisation«  et qui offrent eux de nombreux avantages en termes de foncier et de coûts de construction.

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