L’appétit des Français pour l’immobilier toujours bien présent

Si l’année 2018 avait enregistré 985 000 ventes immobilières, la barre du million de transactions semblerait pouvoir être à nouveau frôlée en 2019. C’est en tout cas l’opinion de Jean-Marc Torrollion, président de la Fnaim. Il table sur une croissance du marché de 2,6 % sur l’ensemble de l’année et estime même que « nous sommes sur une dynamique de marché assez exceptionnelle ».

Des taux si bas, quelle aubaine !

« Les particuliers ont emprunté à des taux inférieurs à l’inflation en 2018 ». Or ces taux pourraient continuer à baisser légèrement dans les prochaines semaines, le taux de référence (OAT 10 ans) ayant poursuivi sa baisse. « La France emprunte gratuitement sur une durée de 10 ans », conclut Jean-Marc Torrollion. Dans ce contexte de taux de crédit très avantageux pour les emprunteurs, les prix continuent de monter, mais sans surchauffe à l’horizon, si l’on excepte quelques marchés très particuliers comme celui de Paris intra-muros.

Au 30 juin, le rythme annuel de hausse est en moyenne de 2,3 % alors qu’il était de 4,3 % il y a tout juste un an. Si l’on enlève la région parisienne, la décélération est encore plus nette. En province, les prix ont ainsi augmenté de 1,4 %, contre une progression de 3,9 % l’an dernier. « Dans de nombreuses villes, les prix sont même orientés à la baisse », note le président de la Fnaim. Cette sagesse sur les prix tient en grande partie aux limites du pouvoir d’achat immobilier. « Nous sommes sans doute arrivés à un palier et tant les acheteurs que les vendeurs font des efforts sur les prix pour aboutir à un compromis », souligne Séverine Amate, directrice des relations publiques du groupe SeLoger dans le journal La Croix.

La pierre, investissement préféré et rentable

La confiance des Français dans la pierre reste une constante. Selon l’enquête annuelle de l’Ifop, réalisée pour la  Fnaim, 63% des personnes interrogées pensent que la période est favorable à une transaction immobilière, contre 37% seulement qui estiment le contraire. « L’allongement de la durée des prêts permet à beaucoup de ménages d’accéder à la propriété avec des mensualités inférieures ou égales à celle d’un loyer », souligne Michel Mouillart, professeur d’économie à l’université Paris Ouest.

Aujourd’hui, 42 % des emprunts se font sur 25 ans, les moins de 40 ans représentent près de la moitié des acquisitions, les ouvriers et les employés, 41 %. En 2018, 57,7 % des Français étaient propriétaires, contre 55,1 % en 2000. On assiste actuellement à une remontée en flèche des acquisitions immobilières destinées à la location. A raison puisque, même dans les villes où les prix montent en flèche, les rendements locatifs demeurent attractifs. Par exemple, à Marseille, les loyers procurent un rendement locatif brut moyen de 6,4%. A Paris, en dépit des prix records à l’acquisition, le rendement atteint 3,7%. Un taux d’autant plus appréciable que, parallèlement, l’inflation, en mai 2019, s’est établie à 0,9% et que si l’on considère les placements préférés des Français, le livret A affiche un taux de rendement de 0,75% et les fonds en euros des contrats d’assurance vie 2,1%.

Ils nous ont déjà fait confiance