Faut-il rendre obligatoire la règle « des 33% d’endettement » ?

Une des pistes envisagées par les autorités bancaires inquiètes de l’emballement actuel du crédit immobilier est plafonner le taux d’endettement à 33% et de graver ainsi dans le marbre une pratique largement usitée et respectée par l’ensemble de la profession. Et oui…, la plupart des Français emprunte déjà à des taux inférieurs à ce seuil maximal.

Une moyenne à 30%

Le taux d’effort médian (la part des sommes consacrées à rembourser leur crédit immobilier dans le revenu net total des emprunteurs) avoisine les 30%, selon les derniers chiffres publiés par l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le gendarme bancaire français. Soit un taux déjà bien inférieur aux 33% envisagés. Il est même en baisse depuis juin dernier où le taux d’endettement des Français était de 30,3% à l’époque. Depuis 2011, il est resté très stable, passant en huit ans, de 30,94% à 29,95%. Malgré les taux bas de ces dernières années, les banques sont toujours restées en effet très vigilantes dans leur estimation du « reste à vivre » des futurs emprunteurs afin de garantir la solvabilité de ces derniers.

Des dépassements rares et maîtrisés

Il arrive toutefois que ce seuil de 33% soit dépassé. Ainsi, toujours selon l’ACPR, ce taux est supérieur à 35% pour 28,4% des emprunteurs immobiliers. Si l’on en croit l’autorité bancaire, ce sont les propriétaires de résidence principale et les investisseurs locatifs qui ont vu leur taux d’endettement progresser le plus ces cinq dernières années: environ +6 points. Des profils qui, a priori, disposent de revenus élevés. Mais, comme le souligne la Fédération bancaire française, « le taux d’effort s’analyse au cas par cas, en fonction de la situation individuelle de l’emprunteur ».

En ce qui concerne les primo-accédants (qui achètent un logement pour la première fois), la cible privilégiée des banques pour les crédits immobiliers, ils empruntent également avec un taux d’effort médian inférieur à 33%, à 30,07% exactement. Ce sont les plus nombreux à avoir un endettement compris entre 20 et 30% (42% contre 35% pour les propriétaires de résidence principale et 25% pour les investisseurs locatifs) et les moins nombreux à avoir un endettement supérieur à 35% (18,8% contre 29,6% pour les propriétaires de résidence principale et 33,95% pour les investisseurs).

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