Crédit immobilier : Bercy joue la carte de la prudence

Inquiet de l’endettement des Français en matière d’immobilier, le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) présidé par Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des finances, avait organisé en novembre une consultation publique avec l’ensemble des parties prenantes du secteur immobilier pour les particuliers- banques, courtiers, promoteurs et consommateurs.

Stop aux prêts très longue durée

Cette autorité financière ne souhaite pas pour le moment émettre des mesures restrictives mais recommande fortement aux banques de ne pas octroyer de crédit immobilier sur plus de 25 ans. Au dernier trimestre, 40,6% de la production de crédits concernait des prêts à 25 ans ou plus, selon les données de l’observatoire Crédit Logement CSA. La part des prêts à l’accession à la propriété de 25 à 30 ans a en effet quasi triplé depuis 2014, passant de 14,4% à 39,7% de la production totale de crédits immobiliers, selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA. Une dernière statistique est à prendre en considération : depuis six ans, la durée des crédits immobiliers a grimpé de 29 mois, soit presque 2 ans et demi, passant de 16,6 ans à 19,1 ans. Du jamais vu ! 

S’endetter à 33% maximum

L’autre élément scruté attentivement par le HCSF concerne le taux d’endettement, c’est à dire la part que représente la mensualité du prêt dans le revenu global de l’emprunteur. Le HCSF demande ainsi aux banques de ne pas accepter de dossiers dans lesquels les remboursements représenteraient plus de 33% des revenus du ménage. Le Haut Conseil rappelle qu’aujourd’hui 28% de la production de crédits affiche des taux d’effort supérieur à 35%.

« Nous avons pris aujourd’hui (…) des mesures de sagesse et de prévention« , a déclaré François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, dans un communiqué transmis à l’AFP. « Elles vont protéger les ménages français des risques d’un endettement excessif dû à leur emprunt immobilier, tout en préservant leurs capacités d’accession à la propriété. » Ce à quoi les banques répondent qu’elles pratiquent un « crédit responsable ». « Nous prêtons selon des capacités de remboursement raisonnables et dans un souci de protection de nos clients », assure la Fédération bancaire française dans le Figaro Immobilier.

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