Délais de vente de plus en plus courts, surtout à Paris

Depuis le 1er janvier dernier, les prix ont augmenté en moyenne de +3% à Paris, +2,1% dans les 10 plus grandes villes et +0,9% en France. Mais les taux d’intérêt sont restés sages et stables à des niveaux toujours aussi bas (1,40% sur 20 ans –hors assurance). Néanmoins, force est de constater que le pouvoir d’achat immobilier des Français s’amenuise progressivement et que les stocks de biens à vendre diminuent

Une situation qui pourrait finir par entraîner un ralentissement de l’activité. Délai de Vente Médian (DVM) et Taux de Décote Moyen (TDM), les deux nouveaux indicateurs nouvellement créés et publiés par le site d’annonces immobilières MeilleursAgents prouvent la dynamique générale du marché et une nouvelle fois, l’hétérogénéité des situations.

Ventes très rapides à Paris

Le Délai de Vente Médian exprime en nombre de jours le temps entre la mise en vente (publication de l’annonce) et le retrait du marché (disparition de l’annonce suite à la signature d’un compromis la plupart du temps) de plus de la moitié des biens. La plupart des acteurs du marché considèrent qu’une vente se réalise entre 60 à 90 jours, ce qui correspond à la durée classique d’un mandat de vente. Or, il faut actuellement seulement 41 jours pour vendre un appartement à Paris, soit 14 jours de moins qu’en juin 2016 !

En province, Lyon est en passe de rattraper Paris avec un délai de 42 jours contre 57 en juin 2016. À Bordeaux, alors que le DVM avait chuté entre juin 2016 et juin 2017, passant de 59 à 42 jours, il est remonté à 48 jours en juin 2018. La très courte durée de vente calculée dans ces villes corrobore ce que les agents immobiliers constatent sur le marché : les biens de qualité se vendent vite et bien. Le temps n’est plus aux hésitations du coté des acheteurs.

Prix peu négociés dans les grandes villes

En conséquence de quoi, toujours selon MeilleursAgents, le pourcentage de réduction consenti en moyenne par les vendeurs, c’est à dire le pouvoir de négociation des acquéreurs, est extrêmement faible et réduit. Avec des taux de l’ordre de -1,1% à Rennes (-4,1% en juin 2017), -1,5% à Lyon (-3,7% en juin 2016) -1,8% à Paris (-3% en juin 2016), on remarque que les acheteurs, une fois certains de leur financement, se lancent mais ne prennent pas le risque de négocier de façon abusive pour ne pas risquer de perdre le bien. À Nice par contre, il fallait au mois de juin 84 jours pour vendre un bien, soit plus de deux fois le délai parisien. Ces ventes se réalisaient avec une décote moyenne de -2,9% (-1,8% à Paris).

Selon l’analyse de Sébastien de Lafond, président et cofondateur de Meilleursagents.com, les conditions actuelles du marché risquent fort de ne pas perdurer. Les taux qui dictent en grande partie la dynamique remonteront inéluctablement sous la pression inflationniste des tensions commerciales entre les États-Unis et l’Europe, des risques de désunion politique en Europe et d’un ralentissement de la croissance économique. Il est donc tout à fait envisageable que, d’ici la fin de l’année, le volume des transactions diminue progressivement avec peut-être également une baisse de prix.

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