Budget 2020 : le logement (très) mal loti

Le projet de loi de finances (PLF) 2020 confirme la suppression du prêt à taux zéro (PTZ), l’une des principales aides à la propriété, pour les logements neufs dans les zones «détendues». Le secteur du bâtiment, désormais inquiet, avait pourtant milité pour la prolongation de ce dispositif, très utilisé par les ménages modestes.

Le PTZ dans le neuf limité aux Zones A et B1 

« Le projet de loi de finances pour 2020 dévoilé par le gouvernement fin septembre révèle un tir croisé sur le secteur du bâtiment et ses marchés », regrette Jacques Chanut, président de la Fédération française du bâtiment (FFB), principale organisation du secteur, qui a ainsi exprimé son mécontentement après la présentation du projet de budget 2020 face, notamment, à la restriction du zonage géographique du prêt à taux zéro (PTZ).

A partir du 1er janvier prochain, il ne sera en effet plus possible d’y recourir pour financer les logements neufs dans les zones dites « détendues » B2 et C, où l’offre d’habitat est jugée suffisante. Cette extinction, qui pèse surtout sur le marché des maisons individuelles neuves, était prévue mais le secteur espérait un sursis. La FBB assure que « la fracture territoriale s’en trouvera accentuée et le mitage du territoire, accéléré ». De son côté, le ministre du Logement, Julien Denormandie, a promis d’adresser un «rapport» aux parlementaires sur l’efficacité du PTZ.

CITE : exclusion des ménages aisés

Autre sujet litigieux : le recentrage des aides financières concernant la rénovation énergétique des logements. Le système actuel de crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) sera transformé en prime immédiatement versée dès la fin des travaux, mais ne concernera désormais que les ménages les plus modestes en 2020 puis les classes moyennes en 2021. Les 20% de foyers les plus aisés sont exclus du dispositif, alors qu’ils réalisent la très grande majorité des travaux de rénovation.

Pour Jacques Chanut, « après la mise en place de l’IFI, la suppression de l’APL accession, le rabotage du PTZ neuf en zones B2 et C et l’élagage du Pinel en B2 intervenus en 2018, puis le tour de vis sur le CITE de 2019, ce troisième budget consécutif à la baisse pour la construction menace l’un des seuls secteurs qui tire la croissance en France ». Il appelle les professionnels de la rénovation énergétique des bâtiments à plaider leur cause auprès des parlementaires, dans l’espoir que ces derniers déposent des amendements à ce projet de loi de finances.

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