Achats immobiliers : ce n’est pas la volonté qui fait défaut (mais l’offre) !

Tension du marché, pénurie de biens, allongement du temps de recherche… La 26ème édition de l’Observatoire du Moral Immobilier met en lumière l’enthousiasme certain des 3,5 millions de futurs acquéreurs attirés par l’attractivité des taux mais mis à l’épreuve par les difficultés croissantes à trouver le bon bien.

« Dans de nombreuses régions, la tension du marché immobilier est palpable et clairement identifiée par les futurs acquéreurs. Près de 47% des porteurs de projet ressentent un déséquilibre entre le volume d’acheteurs et le nombre de biens disponibles répondant à leurs attentes. » souligne Mathilde Voegtlé, Responsable Etudes chez Logic-Immo.

Un rapport de force en faveur des vendeurs

La demande demeure très dynamique sur le marché immobilier en cette fin d’année. Interrogés par le portail en collaboration avec Kantar TNS quelques 3,5 millions de Français disent avoir un projet d’achat immobilier sur un an alors que les vendeurs ne sont, quant à eux, que 2 millions. « Depuis la création de l’étude il y a 8 ans, c’est la première fois que nous identifions un niveau d’acheteurs aussi élevé et un volume de vendeurs aussi bas sur les 3 vagues annuelles de l’étude, et que le rapport de forces est autant en faveur des vendeurs avec près d’1 vendeur pour 1,7 acquéreurs. » confirme Mathilde Voegtlé.

68% des futurs acquéreurs tentés d’acheter maintenant

Les futurs acquéreurs restent néanmoins enthousiastes et sont persuadés que c’est le bon moment pour acheter. Ainsi, 68% des candidats à l’achat disent que c’est le bon moment pour acheter une maison ou un appartement contre 66% il y a un an. Cette prise de position s’explique notamment par leur lucidité à l’égard des taux d’intérêt qu’ils jugent encore plus attractifs que l’année dernière. Ils sont en effet 80% à considérer que les taux sont attractifs en cette fin d’année 2018 (5 points de plus que l’année dernière). A raison : en septembre 2018 le taux communiqué par la Banque de France (hors assurance) s’élève à 1,52% alors qu’il était à 1,66% en octobre 2017.

Le neuf séduirait-il moins ?

Net avantage pour l’ancien qui rafle 52% des projets souhaités contre 23% pour le neuf alors que 25% sont encore indécis. Une répartition qui demeure stable comparée à 2017. Toutefois, une analyse plus fine dévoile une certaine érosion des projets d’investissement locatif dans le neuf. En effet, en cette fin d’année, 22% des projets d’investissement locatif s’orientent vers un bien neuf alors qu’ils étaient 34% il y a un an. « Les investisseurs sont de plus en plus hésitants sur la typologie de projet, le neuf affiche en cette fin d’année une perte d’attractivité auprès de cette cible » remarque Mathilde Voegtlé.

« Je ne crois pas que l’on puisse parler d’une perte d’attractivité mais seulement de la manifestation d’un certain attentisme. Il y a 3 raisons principales à cela : d’une part l’assurance qui a été donnée par le gouvernement du maintien du dispositif PINEL a fait baisser le sentiment d’urgence à acheter pour en profiter, d’autre part la perspective de la mise en place du prélèvement à la Source, qui -malgré les annonces récentes- reste une inquiétude pour les contribuables bénéficiaires de crédit d’impôt, enfin, l’augmentation des prix, en tout cas dans certaines villes, due à la hausse des prix du foncier qui se répercute sur les prix de vente, entame la rentabilité sur certains secteurs… » explique Chrystèle Marchand, Directrice Marketing et Communication chez Kaufman & Broad.

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