Ralentissement général de la hausse des prix de l’immobilier, mais pas partout

Le baromètre des prix immobiliers LPI-SeLoger vient de publier son décryptage des tendances des marchés immobiliers en août 2018. L’analyse de Michel Mouillart, professeur d’Economie à l’Université de Paris Ouest et porte-parole de ce baromètre, met en évidence le recul des prix des appartements anciens cet été dans 70% des villes de plus de 200.000 habitants. C’est le cas à Nantes, à Bordeaux ou encore à Marseille.

Des évolutions de prix très hétérogènes

Les prix des appartements anciens ont reculé au cours des 3 derniers mois dans 70 % des villes de plus de 200 000 habitants. Alors qu’habituellement le mois d’août est plutôt tranquille, la situation est exceptionnelle. Elle révèle cependant des différences patentes à l’examen des rythmes d’évolution annuelle des prix : entre les villes qui confirment le ralentissement de la hausse des prix (Lille ou Paris) et celles où la tranquillité des prix prévaut toujours (Toulon ou Toulouse); mais aussi, entre les villes où la hausse des prix reste soutenue et à deux chiffres (Bordeaux, Lyon et Rennes) et celles où les prix hésitent toujours, mais avec une inclinaison à la baisse (Grenoble, Le Havre, Marseille, Nice ou Strasbourg).

Ailleurs parmi les villes de plus de 100 000 habitants, la situation est tout aussi contrastée parmi celles où les prix baissent sur un an : avec persistance et depuis plus d’une année (Besançon ou Perpignan) ou pour révéler une dégradation plus récente du marché (Brest, Le Mans ou Mulhouse). Mais dans 60 % de ces villes moyennes de province, les prix progressent toujours et parfois rapidement : la hausse se renforce d’ailleurs au fil de mois dans certaines villes (Angers, Limoges ou Orléans) alors que dans d’autres, le marché semble s’être assoupi (Clermont-Ferrand ou Dijon).

Bientôt 10 000 €/m² à Paris

Ainsi, à Bordeaux où les prix ont reculé de 2,5% sur trois mois, ces derniers se sont tout de même envolés de 12,8% sur un an, à 4.676 euros du mètre carré. À Lyon où ils ont pourtant cédé 1% cet été, ils ont en fait bondi de 10,4% sur 12 mois pour atteindre 4.591 euros du mètre carré. Enfin, à Paris, pas de répit pour la hausse : les prix ont grignoté 0,7% au cours des trois derniers mois et ont pris 7% sur un an. Ils ressortent à 9.857 euros aujourd’hui, prix signés donc, ils devraient passer la barre des 10.000 euros rapidement. En effet, d’après ce baromètre, le prix affiché dans la capitale (c’est-à-dire avant négociations), atteint déjà 10.434 euros.

Sur l’ensemble de la France, les prix signés des logements anciens ont progressé sur trois mois. Ils ont grignoté 0,3%. Sur un an, ils progressent encore de 4%. « Confirmant le ralentissement qui se renforce au fil des mois, la hausse des prix de l’ancien se fait donc moins vive« , souligne le baromètre LPI – SeLoger.

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