Logement : les jeunes préfèreraient être autonomes

Prix des logements étudiants
L’acquisition de l’autonomie résidentielle constitue, au même titre que l’insertion professionnelle, la mise en couple ou la parentalité, l’un des piliers de la transition vers l’âge adulte. Aujourd’hui, pouvoir quitter le domicile parental est devenu en soi, un signe patent de l’autonomie. Quelle est la situation des 18-30 ans au regard du logement ?

Si près de six jeunes sur dix (58%) vivent dans un logement « autonome« , 28% des 18-30 ans n’ont jamais quitté le giron familial et 13% ont été contraints de revenir vivre chez leurs parents alors qu’ils étaient partis (fin d’année scolaire ou d’études, séparation amoureuse, difficultés financières ou perte d’emploi), d’après le baromètre* sur la jeunesse 2018 de la Direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative (DJEPVA).

En 2018, plus de quatre jeunes sur dix (41 %) résident ainsi– du moins à titre principal – chez leurs parents. Cette proportion est très variable entre les différentes sous-populations de jeunes. Les étudiants (73 %) sont ainsi beaucoup plus nombreux dans ce cas. Seuls 7% des jeunes qui vivent chez leurs parents et qui ont déjà envisagé de partir déclarent que rien ne les en empêche. «La cohabitation avec les parents est souvent vécue comme une contrainte, à la fois par le jeune et par les parents», note l’étude.

Une cohabitation non choisie

Les jeunes qui vivent à titre principal chez leurs parents sont plus souvent les hommes (ils représentent 59 % des jeunes cohabitants, mais 50 % de la population des 18-30 ans), les 18-24 ans (73 % contre 53 % dans l’ensemble), les étudiants (42 % contre 24 % au sein de la tranche d’âge). À l’inverse, les jeunes qui occupent un emploi, même si celui-ci n’est pas stable (CDD, intérim), sont sous-représentés parmi les jeunes qui déclarent résider à titre principal chez leurs parents. Il existe ainsi un lien fort entre les étapes habituellement considérées comme constitutives du passage à l’âge adulte (accès au premier emploi, emploi stable, mise en couple) et la décohabitation familiale : tant que ces étapes ne sont pas franchies, les jeunes restent majoritairement dans le foyer parental.

Surtout des raisons financières

La difficulté des jeunes Français à devenir autonomes s’explique également par une très forte augmentation des prix des logements à l’achat, qui se sont très largement déconnectés des revenus des ménages. Les jeunes ont très peu bénéficié du mouvement d’accession à la propriété à l’oeuvre en France (le taux de propriétaires est passé de 50,7 % à 57,9 % entre 1984 et 2013), qui a surtout profité aux plus âgés.

Les jeunes acceptent alors des compromis pour acquérir leur autonomie résidentielle. Ils sont par exemple les plus en situation de surpeuplement tel que le définit l’INSEE. Selon sa dernière enquête logement, 16,7 % des ménages dont la personne de référence a entre 18 et 39 ans sont en situation de surpeuplement (contre 1.6 % des 65 ans et plus) et 12,6 % des logements habités par des jeunes présentent trois défauts ou plus (installation électrique en mauvais état, humidité sur les murs, mauvaise isolation thermique, infiltrations d’eau…).

Ils nous ont déjà fait confiance