Le logement neuf s’essouffle ?

Retard sur les chantiers immobiliers en 2022

Le ministère de la Cohésion des territoires a dévoilé les chiffres en berne de la construction de logements au troisième trimestre : baisse notable de 5,5% pour le nombre de permis de construire et petite hausse de +0,9% pour les mises en chantier. Ils confirment l’érosion entamée il y a déjà 18 mois.

Net recul des demandes de permis

Le choc de l’offre en matière de logements neufs promis par le gouvernement aura-t-il lieu ? Les résultats en dents de scie de la construction neuve ne sont pas des plus optimistes. Le nombre des autorisations se replie de -5,5 % au troisième trimestre 2019 par rapport aux trois mois précédents. Entre juillet et septembre dernier, 114.600 permis de construire ont été donnés, soit un peu plus qu’au trimestre précédent, selon les chiffres du ministère de la Cohésion des Territoires, dont dépend le logement. Du côté des mises en chantier, la construction de 86.200 logements a été entamée, contre 95.300 au second trimestre.

La baisse est particulièrement marquée dans les logements collectifs, qui plongent de -11,4 %. A l’inverse, les habitats individuels progressent de +3,3 %. En glissement annuel, le nombre de permis de construire accordés au troisième trimestre en France a baissé de 5,8% par rapport au même trimestre de l’année 2018, et les mises en chantier de logements neufs de 1,5%. Le ministère recense 438.100 autorisations délivrées, soit une baisse de 27.600 unités (5,9%).

Le collectif dans le rouge

Ces évolutions confirment la tendance générale à la baisse observée depuis environ deux ans, que ce soit en matière de mises en chantier, la construction effective de logements, ou les permis, qui en donnent une idée avancée. « En deux ans, le nombre de logements collectifs autorisés sur 12 mois a baissé de près de 50 000. Autant de projets remis en question, autant d’opportunités perdues de refaire la ville sur la ville pour un bâti plus durable, autant de choix en moins pour les ménages qui cherchent à se loger« , déplore Alexandra François-Cuxac, président de la Fédération des promoteurs immobiliers pour le site Batiactu.

Concernant la construction de logements, la hausse de 10,2% pour l’individuel « pur » -soit le gros du marché des maisons- n’a pas suffi à compenser la chute drastique de 37,6% des logements en résidence (pour seniors ou étudiants). Les logements collectifs, c’est-à-dire les immeubles, ont pour leur part reculé moins fortement (-9,2%). Quant aux mises en chantier, tous les voyants sont au rouge, sauf pour l’individuel « pur » qui tire son épingle du jeu avec une hausse de 2,6% sur la période.

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