La crise sanitaire va-t-elle booster le marché locatif ?

On insiste depuis des semaines sur les perdants du confinement dans l’immobilier : les agences, les notaires, les vendeurs, les emprunteurs… La crise sanitaire pourrait toutefois favoriser l’investissement locatif avec une vague de déménagements. Explications.

L’heure de changer d’air

Yann Jéhanno s’attend à « une explosion du marché du locatif ». Le président du réseau d’agences immobilières Laforêt voit dans le locatif le premier levier qui va réactiver le marché, entre « les Français qui voudraient réfléchir à changer de cadre de vie » et « les étudiants qui vont devoir retrouver un logement pour la rentrée dès cet été » comme le rapporte Mieux vivre son argent. En parallèle, il explique à Bâtiactu que « la stratégie immobilière des Français pourrait évoluer, après deux mois dans un logement en y travaillant, en plus », accréditant la thèse d’un attrait en hausse pour les logements dotés d’un extérieur ou d’une pièce pouvant faire office de bureau.

Les transactions immobilières premières victimes du Covid-19

Ces éléments pourraient aller dans le sens des vendeurs, mais le confinement s’est doublé d’une crise économique qui a fragilisé la solvabilité des ménages français dont beaucoup ont subi une perte de revenus. À terme, la récession économique va se traduire par davantage de précarité et donc un accès restreint au crédit immobilier. A ce phénomène s’ajoute la remontée des taux du prêt immobilier (1,17% en avril d’après l’Observatoire Crédit Logement/CSA), qui pourrait aussi peser sur les projets d’acquisition. En définitive, le souhait de changer d’ère couplé à une plus faible visibilité financière à court et moyen terme pourrait encourager les foyers à privilégier la location à l’achat de leur résidence principale.

Un contexte favorable à l’investissement locatif

Une nouvelle donne qui jouerait donc en faveur des particuliers ayant fait le choix de l’investissement locatif. Si ceux ayant misé sur la location courte durée ont pu souffrir du confinement en raison de l’interruption de l’activité – touristique notamment –, les autres sont globalement passés « entre les gouttes » lorsqu’ils ne déploraient pas de vacance locative. Le soutien fort de l’État, avec le chômage partiel notamment, a limité le risque d’une vague de loyers impayés. Et dans le contexte à venir de réduction du nombre d’emprunteurs, les investisseurs pourront d’autant plus faire jouer la concurrence auprès des établissements prêteurs afin de bénéficier des meilleures conditions de financement, davantage encore avec l’intermédiaire d’un courtier en crédit immobilier. Sans compter la possible baisse des prix des biens en raison d’un marché atone.

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