Immobilier : les acheteurs reprennent le pouvoir

Changement de tendance sur le marché immobilier. Le rapport offre-demande est en train de s’inverser, selon le dernier baromètre du site d’annonces Bien’Ici.

Vers un atterrissage du marché

Avec 1,17 million de transactions immobilières, l’année 2021 a été historique au lendemain des confinements provoqués par la pandémie mondiale du coronavirus. Le marché a d’ailleurs connu des records en 2021 avec une augmentation du nombre de transactions de 15 % par rapport à 2020. Or, en 2022, le ciel a changé. Et pour cause, le marché doit faire face non seulement à la hausse du coût de l’énergie, mais aussi à la remontée des taux de crédit avec une inflation qui ne cesse de progresser et affiche plus de 6 % en octobre (+6,2 % selon les chiffres de l’Insee). Comme le souligne Philippe de Ligniville, DGA marketing communication et data du site d’annonces Bien’ici : « L’augmentation des taux et des coûts liés à l’énergie semblent affecter le marché de façon structurelle. » C’est donc sans surprise que le marché connaît une inflexion depuis le début de l’année 2022, selon le baromètre de Bien’Ici concernant le marché immobilier de la transaction au troisième trimestre 2022.

Le rapport offre-demande s’inverse

Le nombre de biens mis en vente progresse alors que la demande chute, selon les statistiques de Bien’ici. Ainsi, pour la première fois depuis la crise sanitaire et la frénésie qui a entraîné notamment un engouement record pour les maisons, le rapport offre-demande est en train de s’inverser. Bien’Ici constate une hausse conséquente de l’offre avec +12 % de biens à vendre sur 1 an au troisième trimestre 2022. Dans le même temps, la demande sur le marché de la transaction connaît une forte baisse avec 15 % de recherches en moins. Par ailleurs, avec un recul de -29 % de demandes pour les maisons, la chute est particulièrement brutale.

Le rapport de force entre acheteurs et vendeurs se rééquilibre

Après une année 2021 exceptionnelle, le marché est clairement en train de ralentir. Une baisse des prix de l’immobilier aura-t-elle donc lieu ? Ce qui est certain c’est que le rapport de force entre vendeurs et acheteurs s’inverse. En témoigne d’ailleurs l’allongement des durées de diffusion des annonces. Les annonces pour les maisons ont dépassé la barre symbolique des 60 jours et restent actives durant 62,5 jours en 2022, contre 59,7 jours l’année précédente. Pour les appartements, le constat est identique, la durée de diffusion s’est même allongée de près de 10 jours en passant de 48,8 jours en 2021 à 57,8 jours en 2022. En ce qui concerne l’impact sur les régions, il faut savoir que le Centre-Val de Loire est en tête des régions où le marché bascule le plus rapidement. Selon les chiffres du portail d’annonces, la demande recule de -12 % sur la région alors que l’offre est en hausse de +14 %. Et, l’ensemble du territoire hexagonal affiche la même tendance, y compris Paris. En Nouvelle-Aquitaine et en Bretagne, l’offre progresse même 2 fois plus vite que la demande. Si l’on ne parle pas encore de baisse des prix, ce rééquilibrage du marché immobilier permet aux acquéreurs de renouer avec la négociation. Mais avant tout, l’acheteur doit anticiper son projet et veiller à calculer sa capacité d’emprunt. Pour cela, l’utilisation des simulateurs est fortement conseillée. C’est gratuit et sans engagement. 

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