Immobilier de luxe : les secrets d’un marché à part

Comment expliquer que les biens immobiliers exceptionnels se vendent toujours aussi bien malgré la crise ? Voici les clés pour comprendre ce secteur.

Un segment de marché à contre-courant

L’ultra-luxe parisien est loin de subir les tempêtes que traverse le marché immobilier au sens général. Bien au contraire. Ni l’inflation, ni les incertitudes ou la situation géopolitique n’ont de prise sur la pierre très haut de gamme. Dans un contexte financier instable, le segment de l’immobilier de prestige représente même un gage de sécurité. Au point que les candidats à l’achat de produits affichés au-delà des 3 millions d’euros à Paris ou en périphérie sont de plus en plus nombreux.

La raison ? Si ce secteur de l’immobilier va à l’encontre du marché classique, c’est notamment parce qu’il « échappe aux questions de financement », explique Nathalie Garcin, présidente du groupe Émile Garcin Propriétés.

Sur le très haut de gamme, « neuf transactions sur dix se font sans condition suspensive », selon Jérôme Quentel, directeur du développement de Vaneau. Autrement dit, sans recours au crédit immobilier.

Une offre limitée

Autre caractéristique de l’immobilier de luxe : la rareté de l’offre. Les biens d’exception sont peu nombreux, notamment dans la capitale, où les adresses prestigieuses sont recherchées. Comme le souligne Charles-Marie Jottras, président du groupe d’immobilier de luxe Daniel Féau, « la clientèle fortunée ne manque pas ». Qu’elle soit française ou internationale, celle-ci reste néanmoins sélective. Elle n’est pas prête à faire des compromis et attend de trouver le bien qui correspond exactement à ses critères, qu’il s’agisse de la vue, du confort, de l’extérieur ou du caractère exclusif du produit. Elle est prête à patienter, mais aussi à acheter très rapidement dès qu’elle trouve la perle rare.

Reste que si le marché de l’immobilier de luxe est globalement résistant, il n’est pas pour autant figé. Certains acheteurs n’hésitent pas à faire des offres à la baisse, parfois très agressives, pour tenter de profiter de la crise. Toutefois, comme l’indique Jérôme Quentel, les vendeurs ne sont « pas pressés ». Ces tentatives sont donc souvent refusées et les rabais obtenus ne s’élèvent généralement pas au-dessus de 3 % à 4 % du prix de vente.

Les quartiers les plus prisés de l’ultra-luxe parisien

L’absence de négociation contribue à la stabilité de l’immobilier très haut de gamme à Paris. Ses adresses prestigieuses restent très prisées de la clientèle fortunée avec :

  • la rive gauche où les prix dépassent souvent les 20 000 euros au mètre carré (quartiers de Saint-Thomas-d’Aquin, Invalides, Luxembourg) ;
  • le « triangle d’or » dans le 8e avec des prix au mètre carré qui dépassent les 20 000 euros (l’avenue Montaigne, l’avenue George-V et l’avenue des Champs-Élysées) ;
  • les biens avec vue sur la tour Eiffel au niveau du triangle Trocadéro-Mairie dans le 16e arrondissement (place Victor-Hugo).

En proche périphérie, Neuilly et Boulogne-Billancourt attirent également avec des maisons familiales, mais dans une moindre mesure. Outre l’adresse, il convient de noter que l’état du bien constitue un critère déterminant pour les acheteurs de l’immobilier de luxe. Pour conclure une vente, « le logement doit être absolument parfait », affirme Charles-Marie Jottras.

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