Hausse des prix en 2018 mais pas partout !

En termes de prix immobiliers, force est de constater que l’année qui vient de s’achever a été placée sous le signe de la hausse. Dans le trio de tête des villes qui ont connu les plus fortes hausses du prix de leur immobilier en 2018, des lauréates auxquelles on ne s’attendait pas forcément : Pessac (+ 20%) à 3070 €/m², Montreuil (+13.1%) à 5684 €/m² et Limoges (+12.8%) à 1645 €/m², selon les données recueillies par la dernière édition du baromètre LPI-SeLoger. Bordeaux est seulement à la 9ème place, Paris et Lyon ne sont pas dans le top 10.

3 cas de figures différents

Pour Michel Mouillart, porte-parole du baromètre LPI-SeLoger, ce classement, loin d’être iconoclaste à ses yeux, reflète bien la diversité des situations présentes dans l’Hexagone. Proximité d’une ville dont les prix s’envolent, aménagements urbains ou rééquilibrage entre l’offre et la demande sont les explications à ces fortes augmentations.

Les prix à Pessac sont fortement naturellement corrélés aux prix bordelais. Comme le fait remarquer Michel Mouillart, « les ménages aux revenus moyens ont progressivement laissé la place, soit à des ménages aux revenus élevés, soit à des ménages aux revenus très modestes ». Parce qu’ils se trouvent dans l’impossibilité d’acheter à Bordeaux, beaucoup d’acheteurs se rabattent sur les communes avoisinantes, faisant ainsi grimper le prix de l’immobilier… Montreuil a bénéficié de la conjonction de deux éléments : la mise en place du Grand Paris, d’une part et l’arrivée massive d’ex-Parisiens, d’autre part. Enfin, à Limoges, « les prix limougeauds partaient de tellement loin qu’ils ne pouvaient que remonter… De plus, ils baissaient depuis des années et le marché était en état de dépression avancée. À Limoges, le marché immobilier sort donc progressivement de la période de récession dans laquelle il a longtemps été plongé ».

Disparités territoriales de marchés immobiliers

Le réseau Century 21 dresse un constat territorial identique : « Le marché immobilier 2018 est exceptionnel par sa vitalité et le montant des sommes consenties pour acquérir un logement ». Le prix moyen au mètre carré a ainsi augmenté de 1,7% entre 2017 et 2018 pour atteindre 2.595 euros. Seules trois régions voient leur prix moyen au mètre carré baisser. Il s’agit de la Bretagne (-0,5%), du Centre-Val-de-Loire (-1,5%) et des Hauts-de-France (-1,9%). L’Auvergne‐Rhône‐Alpes, le Grand‐Est, la Nouvelle‐Aquitaine, l’Occitanie, la Provence‐Alpes‐Côte‐d’Azur enregistrent des progressions de leur prix moyen au mètre carré allant de 3,6% à 7,5%.

Situation confirmée par les agences Laforêt pour qui le territoire français est fractionné entre grandes métropoles et ruralité où la situation de l’immobilier ancien varie considérablement. Se dégagent trois types de marché :

Celui des métropoles, dotées de bassins d’emplois conséquents et d’une économie à plein régime. Là, le marché immobilier est sous tension, avec des prix à la hausse, des stocks bas et des transactions qui se font sous des délais très courts.

Celui des villes moyennes où la demande est plus faible et l’activité plus irrégulière. Elles connaissent de fortes disparités, des phénomènes d’accélération ou de ralentissement. Des situations liées à des facteurs locaux, d’aménagement du territoire, de conjoncture, d’ouverture ou de fermeture d’entreprises, impactant directement l’économie et donc le marché de l’immobilier.

Celui des petites villes et des territoires ruraux très épars, souvent atone, et où le prix reste la donnée principale pour les transactions immobilières. Les ventes se réalisent, car les prix sont peu élevés, les taux d’intérêts particulièrement attractifsles acquéreurs profitant à la fois d’aides de type Prêt à Taux Zéro ou de celles qui sont liées aux travaux de rénovation énergétique.

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