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Sept Européens sur dix sont propriétaires, mais les taux varient d’un pays à l’autre. Constat étonnant, les pays riches ne sont pas ceux qui comptent les plus de propriétaires immobiliers. Au contraire, selon Eurostat qui compile les données des différents pays européens, les situations varient en fonction de l’histoire, de la culture de chaque pays et un excédent de propriétaires peut être un frein au dynamisme économique. Si l’on divise l’Europe en trois zones, le nombre moyen de propriétaires est égal à 87% en Europe de l’Est, 71 % en Europe du Sud et 60 % en Europe du Nord.
A l’Est et au Sud, des propriétaires nombreux
Situation totalement différente dans les pays du Sud et en Irlande où l’immobilier absorbe l’essentiel des revenus des ménages. En Espagne et au Portugal, plus de 75 % des ménages sont propriétaires du logement qu’ils occupent. En Italie et Grèce, le taux atteint 73 %. Cette tradition de l’accession à la propriété explique le dynamisme de la construction dans ces pays. Mais avec un corollaire fort : l’endettement. En effet, 30 % des ménages en Espagne, 36 % au Portugal et en Irlande, remboursent un crédit. Leur budget logement affecte leur niveau de consommation et l’économie y est très dépendante de la construction. Ces taux élevés de propriétaires produisent certains contre-effets : les ménages n’injectent pas d’épargne dans les fonds de placement pour les PME et les salariés se révèlent beaucoup moins mobiles.
Au Nord, des propriétaires endettés
En Allemagne, à peine plus d’un ménage sur deux est propriétaire, soit le plus fort taux de locataires (48,2 % hors étudiants) devant l’Autriche (42 %), la Suède et la France (35 %). Trois autres pays seulement, le Royaume-Uni, la Suède et les Pays-Bas comptent plus de 30 % de locataires. Mais, si en France et en Allemagne l’endettement reste raisonnable (un propriétaire sur deux), Britanniques, Suédois et surtout Néerlandais (85 %) remboursent quasiment toute leur vie. Contrairement aux propriétaires du sud, ils ne réduisent pas pour autant leur consommation et ils dépensent même davantage qu’Allemands, Autrichiens et Français, sans être plus riches. Conséquences : d’une part, l’argent ne part pas dans l’apport pour l’achat immobilier ; d’autre part, il ne dort pas sur les livrets de caisse d’épargne. L’économie de ces pays reste riche sans avoir besoin d’un secteur de la construction dynamique.