Crédit immobilier : fin de la baisse des taux ?

Les taux des prêts immobiliers ont connu en septembre leur première hausse depuis près d’un an, avec une moyenne de 1,18%. Ils restent toutefois à des niveaux très bas et l’engouement des acheteurs ne se dément pas.

Est-ce l’amorce d’une nouvelle période ? La baisse des taux d’emprunt a-t-elle atteint sa limite cet été ? Après quatre mois de baisse consécutive, les spécialistes du crédit immobilier s’interrogent, et à juste titre. Le taux d’intérêt moyen des crédits immobiliers est en effet remonté très légèrement au mois de septembre, à 1,18% (hors assurance et coût des garanties), après avoir touché un plus bas historique en août dernier, à 1,17 %, selon l’Observatoire Crédit Logement / CSA. Dans le détail, le taux sur 15 ans est  de 0,92% pour le mois dernier, celui sur 20 ans de 1,08% et celui sur 25 ans de 1,33%. Ainsi, le taux sur 15 ans est remonté par rapport au moins d’août où il atteignait 0,96% et sur 25 ans (1,34%). Mais sur 20 ans, les emprunteurs restent gagnants avec un taux moyen à 1,13%.

Très légère hausse à 1.18% en moyenne

C’est la première remontée des taux sur un mois depuis la fin 2018. Mais le curseur reste toujours positionné « très bas », selon l’étude mensuelle de référence sur le sujet, publiée ce mardi 15 octobre. « Les taux des crédits immobiliers qui étaient de 1,18% en septembre semblent pour l’instant à peu près stabilisés, à très bas niveau. Ils restent en outre inférieurs au rythme annuel de l’inflation pour le 16ème mois consécutif », a résumé dans un communiqué l’Observatoire Crédit Logement/CSA.

A ce niveau, les taux sont cinq fois moins élevés qu’au début des années 2000 et douze fois moins qu’à la fin des années 1980. L’Observatoire est confiant : « Il n’y a pas de bulle. Le risque des opérations est juste un peu plus élevé, même s’il reste faible », déclare-t-il, en indiquant que les taux pourraient baisser de nouveau en octobre.

Des conditions toujours exceptionnelles

En parallèle, la durée moyenne des prêts s’est allongée de 30 mois en cinq ans. « Jamais la durée des prêts n’avait été aussi élevée », rappelle l’Observatoire. En septembre, la durée des crédits à l’habitat était en moyenne de 229 mois (19 ans), contre « seulement » 210 mois en 2014. A revenus et apport équivalents, les primo-accédants ont pu et peuvent toujours emprunter plus facilement cette année. Que ce soit dans l’ancien (47 %) ou dans le neuf (51 %), la population des 35 ans a d’ailleurs « retrouvé ses niveaux élevés des années 2010-2011 », souligne l’Observatoire Crédit Logement.

Futurs emprunteurs, attention toutefois. Il faut désormais  tenir compte du fait que les banques arrivent maintenant au bout des objectifs de production de crédits qu’elles s’étaient fixées et, qu’avec des niveaux de marge actuellement aussi bas, elles n’ont pas forcément envie de dépasser ces objectifs. Il est très vraisemblable qu’elles choisissent de réserver leur meilleur aux meilleurs profils (souvent à forts revenus) et qu’elles ne souhaitent plus financer des prêts sans apport personnel, même faible.

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