Cet été, le crédit immobilier est devenu moins cher que l’inflation

Du jamais vu ! Incroyable mais vrai ! Les mots ne semblent pas exagérés. Cet été, c’est la première fois que les taux réels sont négatifs pour les emprunts immobiliers. Théoriquement, il est donc possible de gagner de l’argent en s’endettant. Principale raison : En France, le niveau de l’inflation est devenu supérieur au taux moyen auquel empruntent les ménages pour acheter un logement.

Des taux inférieurs à l’inflation

« Les taux d’intérêt réels n’ont jamais été aussi bas depuis le 1er choc pétrolier en 1973« , selon l’Observatoire Crédit Logement CSA, commentateur de référence du marché immobilier. En juillet, l’inflation s’est élevée à 2,30 % selon l’Insee tandis que le taux moyen toutes durées confondues (hors assurance) des emprunts immobiliers s’est établi à 1,43 % selon le baromètre Crédit Logement/CSA, soit un taux réel théorique de -0,87 %. CQFD. Par un mécanisme d’érosion monétaire, la valeur réelle des mensualités remboursées chaque mois à la banque diminue. Bien évidemment, pour bénéficier réellement de cette situation, il faut que ce mécanisme puisse durer un certain nombre d’années.

Deux facteurs se combinent pour expliquer ce basculement historique. D’un côté, comme le confirment les chiffres Crédit Logement CSA, les taux continuent toujours de reculer en juillet en raison de la politique de soutien à l’économie menée par la BCE (Banque centrale européenne) et de la concurrence commerciale entre les banques. Dans le détail, les Français empruntent en moyenne (hors assurance du prêt) à 1,49% pour l’accession dans le neuf et à 1,45% dans l’ancien. Plus globalement, les taux d’intérêt sont en moyenne de 1,23% sur 15 ans, 1,42% sur 20 ans ou encore 1,66% sur 25 ans.

Durant un temps suffisamment long

A ces conditions de prêts très avantageuses s’ajoute le retour progressif de l’inflation. L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) a ainsi progressé de 2,6% entre juillet 2017 et juillet 2018. Le contexte est donc particulièrement favorable aux emprunteurs.

Mais attention : les données sur l’inflation sont susceptibles de grandement varier sur la durée d’un prêt immobilier qui s’inscrit dans du long terme (18 ans en moyenne). Et il faudra composer avec les tendances des prix de vente. Car, comme le souligne l’Observatoire Crédit Logement CSA, « les évolutions des taux ne sont plus suffisantes pour atténuer l’impact de la hausse des prix de l’immobilier sur la solvabilité de la demande« .

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