Immobilier : la demande fléchit mais les taux restent très bas

Des transactions en légère baisse et des acheteurs qui commencent à peiner pour suivre les prix, mais le marché immobilier reste très actif, dopé par l’envie d’investir des Français et la persistance des taux de crédits à des niveaux très bas.

Dès le premier trimestre, les notaires et l’Insee constataient un début de repli dans le nombre de transactions. En juillet, le nombre de compromis de vente signés a reculé de 7% sur un an, selon les données du dernier baromètre LPI-SeLoger. Même constat de repli dans le neuf : de mai à juillet, les permis de construire sont en repli de 12,1% par rapport à la même période il y a un an, d’après le ministère de la Cohésion des Territoires.

Avant toute prospective alarmiste, il faut néanmoins rappeler que les transactions avaient battu tous les records en 2017. Dans l’ancien, une chute de 15% par exemple des transactions sur l’ensemble de l’année nous ramènerait à environ 816.000 transactions, soit à peine en-dessous de 2016 et peu ou prou le niveau des années d’avant-crise. Le ralentissement observé actuellement n’a donc rien d’alarmant.

Moins d’aides

Une première explication est à chercher du côté des aides à l’achat, largement rabotées. L’APL accession, destinée à aider les ménages modestes à devenir propriétaires, a été supprimée dans le neuf et limitée géographiquement dans l’ancien. Or, ce dispositif permettait à entre 35.000 et 50.000 ménages modestes de devenir propriétaire chaque année, selon le Crédit Foncier. Le prêt à taux zéro (PTZ) a lui aussi été recentré dans les zones les plus tendues. Dans le neuf, 8.527 PTZ ont été accordés au premier trimestre, selon un rapport d’information de la commission des Finances de l’Assemblée nationale sur l’application des mesures fiscales publié en juillet. C’est 41% de moins qu’il y a un an.

Hausse de prix compensée par la baisse des taux

La hausse régulière des prix, notamment dans les grandes métropoles régionales et à Paris, a également joué sur la capacité d’emprunt des acheteurs qui, parfois, renoncent. Au deuxième trimestre, les prix immobiliers ont encore augmenté de 2,8% sur un an, selon les estimations provisoires des notaires et de l’Insee, contre +2,9% au premier trimestre.

Mais pour soutenir la demande, les banques continuent à proposer des conditions de crédit exceptionnelles. La concurrence entre elles pour capter des nouveaux clients est très forte et l’arrivée des banques en ligne a encore intensifié cette situation. Le résultat est là : toutes durées confondues, les taux ont reculé à 1,43% en moyenne en juillet, selon les données de l’Observatoire Crédit Logement / CSA. Et encore mieux, les banques accordent également des prêts sur des périodes de plus en plus longues. Les Français empruntent actuellement en moyenne sur 222 mois, soit 18,5 ans. Pour investir dans l’immobilier, la fenêtre de tir de cette rentrée est exceptionnelle.

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