Vers une accalmie des prix de l’immobilier en 2019-2020

Evolution des taux de crédit immobilier en mars 2021
Le fléchissement du marché des logements neufs et anciens, qui s’amorce en ce moment, se prolongera très certainement encore en 2020. Dans un contexte de recul de la demande, la spirale haussière des prix devrait prendre fin dans les grandes agglomérations, pour revenir sur des trajectoires plus sages.

D’après son étude prospective du secteur immobilier rapportée dans Les Echos, le groupe d’analyse financière Xerfi pronostique une accalmie à venir en termes de volume et de prix. En 2019 et en 2020, l’immobilier va connaître une baisse de régime, dans l’ancien et dans le neuf. « Les prémices de la fin de cette période se sont déjà manifestées en 2018 après une très bonne année 2017 », indique Vincent Desruelles, directeur des études chez Xerfi. Pour ce dernier, un ralentissement général devrait se confirmer dans les prochains mois. « Il n’y a quand même rien d’alarmant car on va rester globalement sur des niveaux satisfaisants. »

Des transactions en baisse

Dans l’ancien, au niveau national, Xerfi prévoit pour 2019 un reflux de 4,9% du volume des transactions qui va rester au-dessus de la barre des 900.000 ventes. Cela devrait se traduire par une modération de la progression des prix que l’étude chiffre à 1.8% en 2019 et à 0.8% en 2020 contre 3% en 2018. Au cours de ces deux années, l’Ile-de-France fera mieux que la province. « Sauf nouvelles mesures de soutien à la demande, la tendance au ralentissement devrait donc persister », est-il précisé.

Le neuf individuel continue à ralentir

Dans le neuf, les prix progressent, certes, mais de moins en moins vite (+ 2,2% sur les douze derniers mois) selon les données recueillies par le baromètre LPI-SeLoger et se situent en moyenne à 4 144 €/m² (2 594 €/m² pour une maison et 4 756 €/m² pour un appartement). Les décisions publiques de réorientation des aides au logement ont particulièrement ralenti la hausse des prix des maisons individuelles. De 5,4% il y a un an, la hausse annuelle des prix des maisons est tombée à 1,9%.

Le gouvernement a en effet resserré le périmètre géographique du prêt à taux zéro (PTZ). A partir de l’an prochain, il ne sera plus possible d’en bénéficier dans les zones les moins « tendues », c’est-à-dire celles où l’offre de logement est jugée suffisamment en adéquation avec la demande. Or, c’est dans ces zones, le plus souvent péri-urbaines ou rurales, que sont surtout présents les constructeurs de maisons, alors que les promoteurs se concentrent essentiellement sur les zones tendues.

Le nombre des ventes devrait ainsi reculer de 1.6 % en 2019 puis rebondir de 2.6 % en 2020. « C’est à cet horizon que l’on pourrait observer des efforts commerciaux chez les promoteurs et un nouvel impact positif sur les ventes en bloc. En 2020, il sera encore trop tôt pour tabler sur un impact relatif à la loi ELAN qui compte des mesures en faveur de l’offre destinées à favoriser la construction neuve », commente Vincent Desruelles.

Des taux au plancher

Le levier du crédit qui a jusqu’ici soutenu les ventes touche à sa limite : les taux, déjà à un plancher, ne connaîtront pas de nouvelle baisse, tandis que les conditions d’octroi de prêts immobiliers aux futurs propriétaires deviendront moins favorables. « Les taux des prêts étant à nouveau au plus bas et les durées ayant été allongées au maximum, les leviers d’amélioration des financements se sont épuisés », indique Xerfi dans Les Echos. A l’avenir, les banques pourraient se montrer moins généreuses et limiter leur exposition au risque.

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