Le PTZ version 2018 chute et impacte le neuf

Le recentrage du prêt à taux zéro (PTZ), entraînant sa suppression dans le neuf en zones B2 et C d’ici la fin de l’année, a déjà fortement impacté à la baisse le nombre de bénéficiaires. Les professionnels de la construction s’inquiètent aussi.

Un dispositif modifié en 2018

Destinés à faciliter l’accès à la propriété dans le neuf comme dans l’ancien, principalement des primo-accédants modestes, les prêts à taux zéro (PTZ), un prêt aidé par l’Etat qui permet de ne pas verser d’intérêt, sont en perte de vitesse. Durant l’année 2018, le nombre de bénéficiaires du PTZ a pratiquement baissé d’un tiers. La Société de gestion des financements et de la garantie de l’accession sociale à la propriété [ndlr : la SGFGAS est prestataire de services pour les banques et l’Etat dans la distribution des PTZ] estime à quelques 90.000 le nombre de prêts à taux zéro octroyés en 2018, contre 123.477 en 2017, ce qui constitue une nette diminution de 27%. D’après les derniers chiffres de la SGFGAS, 28.580 PTZ avaient été émis au troisième trimestre 2017 contre 23.156 en 2018 à la même période.

La chute tient aux rabotages successifs de cette aide publique. La dernière modification a eu lieu en 2018 : bien que reconduit pour quatre ans, le dispositif a été recalibré à la baisse dans le neuf comme dans l’ancien. Pour rappel, le prêt à taux zéro avait été reconduit pour quatre ans par l’État, mais fortement remanié depuis le 1er janvier 2018. Pour l’accession dans le neuf, les zones tendues (zones A, A bis et B1) bénéficient d’un PTZ finançant jusqu’à 40% des montants de l’opération contre 20% dans les zones considérées comme « détendues » (B2 et C). Ces dernières ne seront plus éligibles au PTZ au 1er janvier 2020. 

Le retour d’un PTZ « approprié » souhaité par les constructeurs

Parmi les acteurs qui risquent de pâtir de la suppression annoncée du PTZ en zone périurbaine et rurale, les constructeurs de maisons individuelles, dont les réactions ne se sont pas fait attendre. La Fédération française des constructeurs de maisons individuelles (FFC) s’est ainsi fendue ce lundi d’un communiqué, appelant au retour d’un « PTZ approprié, dans le neuf (…) pour les primo-accédants qui en ont le plus besoin en zones B2 et C« .

Sur l’aspect financier, le président de la fédération Gérard Lebesgue estime que « l’État et ses finances publiques s’y retrouvent largement par la TVA engendrée, l’emploi créé ou préservé, la revitalisation des territoires et la satisfaction d’une large partie de nos concitoyens« . La Fédération Française du Bâtiment (LCA-FFB) se montre pareillement pessimiste quant aux perspectives du secteur de la maison individuelle du fait du recentrage du PTZ. Avec une baisse de 11,3% des ventes constatée en 2018, les Constructeurs et Aménageurs craignent un repli encore plus important en 2020, avec une probable baisse de « 20% » des ventes.

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