Des acheteurs, entre enthousiasme et inquiétude

L’Observatoire Logic-Immo du Moral Immobilier montre un marché favorable aux vendeurs avec un rapport de 1,5 acheteur pour 1 vendeur. Les acquéreurs sont toujours aussi nombreux à juger que c’est le bon moment pour acheter. Mais attention, risque de retournement possible en 2020.

Des acquéreurs toujours présents

Les résultats de la 27ème édition de l’Observatoire du moral immobilier réalisé par Logic-Immo auprès de 6.000 futurs acheteurs ou vendeurs ayant un projet immobilier dans l’année sont formels : la demande est toujours là et le marché est résolument en faveur des vendeurs. En janvier, on comptait ainsi potentiellement 3, 1 millions d’acquéreurs (contre 3,5 millions en janvier 2018) pour 2, 1 millions de vendeurs. Soit un rapport de force de 1 vendeur pour 1,5 acquéreur. Un chiffre encore plus chahuté en Ile-de-France : 1, 6 acheteur par vendeur.

Malgré tout, la volonté d’acheter reste forte : 69 % de futurs acquéreurs estiment que c’est le bon moment pour acheter. « Cet optimisme est porté par le fait qu’ils ont l’impression que les taux d’intérêt sont toujours aussi attractifs que l’an dernier », analyse Mathilde Voegtlé, responsable études chez Logic-Immo pour Les Echos. Et à juste titre ! Au plancher, les taux de crédit immobilier se maintiennent en effet à un taux historiquement bas, autour de 1,5 % sur 20 ans (hors assurance, source acecredit.fr).

Mais le sentiment de tension du marché, doublé de la hausse des prix dans les grandes villes, s’est accru pour la majorité des acquéreurs qui sont 56 % à trouver que le manque de biens les pénalise. Réalistes, ils revoient leurs exigences à la baisse. Alors que début 2018, ils étaient 73 % à se dire prêts à faire des concessions, ils sont désormais 82 %. Près de la moitié (44 %) d’entre eux envisage ainsi d’acheter une surface moindre pour concrétiser leur projet.

Fin de cycle ?

Invité à intervenir à l’occasion de la présentation de cette étude, Thomas Grjebine, économiste au CEPII (Centre d’études prospectives et d’informations internationales), estime que « nous sommes probablement à la fin d’un cycle de hausse du prix des logements. Au début d’un cycle de hausse, il est normal d’anticiper que les prix vont continuer de progresser. Au contraire, en fin de cycle, les acheteurs potentiels misent davantage sur une baisse de prix qu’ils jugent déraisonnables et qui les empêchent – en dépit de conditions de crédit très avantageuses – d’acheter leur logement ».

En conséquence de quoi, explique Thomas Grjebine, quand « les candidats-acheteurs en arrivent à la conclusion que les prix sont tellement hauts qu’ils ne pourront que redescendre, alors à quoi bon s’empresser de s’endetter pour acheter – trop cher – un bien qu’on ne pourra revendre qu’en acceptant une moins-value ? Voilà pourquoi, à une phase de hausse des prix immobiliers, succède presque mécaniquement une phase de contraction des prix ».Mais progressivement et en douceur : « plutôt qu’à une baisse brutale des prix, c’est davantage à un tassement des prix (en 2019-2020 suivi d’une baisse progressive qui s’étalerait sur trois ou quatre ans) qu’il faut s’attendre ».

Ils nous ont déjà fait confiance