Aucun risque de bulle dans l’immobilier en Europe

Malgré l’envolée des prix de l’immobilier en Europe, l’agence de notation Moody’s n’anticipe pas une prochaine bulle immobilière, ni une dégradation de la solvabilité des acheteurs. Le risque est l’exclusion des jeunes acheteurs.

D’après l’étude de Moody’s rapportée dans Les Echos, le ratio d’endettement est resté stable ces dix dernières années dans toutes les grandes villes, grâce notamment à la faiblesse des taux mais aussi à une plus grande sélectivité des dossiers de crédit. Autres facteurs de soutien du marché immobilier et des prix actuels : l’urbanisation croissante, la faiblesse de la construction neuve, la concentration de salaires élevés et la demande de logements locatifs. Les prix ne baissant pas, les inégalités à l’accession à la propriété risquent de se creuser. « Depuis 2012, les prix du logement dans les grandes villes européennes évoluent plus rapidement que le revenu des habitants », souligne Moody’s (source Le Figaro Immobilier).

Villes européennes très attractives donc chères

Effectivement, les acheteurs doivent mobiliser, en moyenne, 15 ans de revenus disponibles pour acheter une résidence dans l’une des 9 grandes villes européennes, contre 12 ans en moyenne avant la crise financière de 2007. A Paris, l’effort passe à 18 années, soit six de plus que dans les années 2005-2007. Seule exception, Madrid où l’immobilier est aujourd’hui plus abordable qu’en 2005.

Quid des années à venir ? « Ces capitales européennes attirent toujours plus de travailleurs, ce qui réduit le risque de dépréciation des prix de l’immobilier, explique l’agence de notation. Nous pensons que le phénomène d’urbanisation va continuer de croître dans les dix prochaines années». A cela s’ajoute l’engouement des investisseurs étrangers qui achètent de plus en plus d’immobilier dans les grandes villes européennes. Certains pays, comme l’Espagne et le Portugal, ont d’ailleurs multiplié les incitations pour attirer une clientèle étrangère.

Accession devenue difficile

Phénomène particulièrement marqué à Paris, Amsterdam et Berlin, cette inflation des prix a pour conséquence fâcheuse d’éloigner les jeunes adultes de l’accession à la propriété dans les centres urbains, qui se retrouvent ainsi à devoir choisir entre un achat en banlieue et une location. Or, souligne l’étude, cette demande locative alimente la hausse les loyers, ce qui obère d’autant leur capacité d’emprunt, et donc leur chance d’acheter un bien dans une grande ville ultérieurement.

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